NOUS EST VAGUE
NOUER VAGUE
NOUS ET VAGUE
VAGUE parce que nous désirons le rester.
VAGUE parce qu’en mouvement, illimité.e.s dans ses formes, et ses désirs d’actions.
On raconte depuis nous : nous questionne, nous meut, nous violente; nos matières-terreaux, ruines extérieures et intérieures, sève circulante dans notre ventre et de part les âges. Toucher le trouble, trouver la violence, chercher ce qui reste pour vivre avec.
VAGUE fabrique et propose des « épopées » : événements, jaillissements, immersions, trajectoires, veillées et marche commune.
VAGUE affectionne le trouble, les interstices, l’intime, l’entre-mêlé.
On joue avec, pour et dans les entres-deux : dehors-dedans, fiction-réalité, urbain-rural, tragique-burlesque. On interroge toujours la place et le lien avec celleux qui regardent, comme un terrain d’expérimentation et de rencontre.
On s’engage physiquement, joue avec la vie autour, écoute le silence inexistant des forêts et des friches, s’amuse parfois du brouhaha urbain.
On a pour modes d’actions l’enquête, la récolte, la fouille, le fabriqué soi-même. VAGUE (s’)invente des mondes-matières; de collections désuètes, de récupérations en série, d’accumulations et de plein.
VAGUE pour jouer à étirer, diffracter, nouer, faire ensemble, questionner et exister avec surréalisme et rage.
VAGUE est composée de projets solitaire, le binôme POLIPUS POLIPUS et des formes collectives, principalement en duo. Il y a dans cette VAGUE des musiciens, des plasticiens, des gens de théâtre, des gens de la danse, de la performance, du cinéma, de la photographie et d’autres qui n’ont pas vraiment envie de définir ce qu’ils sont.
La compagnie VAGUE a son abri à Marseille mais aime traverser vallons, vallées, montagnes et plaines.
On cherche à questionner les temps de partage avec le public, les formes de représentations; alors on joue pour un.e, pour six, pour trente, dans le noir total ou en marchant ou durant des heures.

"Je vois des mouvements dans des espaces perdus. Je sens comment la vastitude, si simple, est un lieu pour les larmes. Je sens que ce que je cherche avec conviction je ne peux pas savoir ce que c'est. C'est en ne le voyant jamais à découvert que je le connais le mieux. Comme des échanges sous la mer.
Je pense qu'il faudrait des espace perdus. Il faudrait cesser de les démolir. Il faudrait construire des espaces perdus.
Des espaces vides, vastes.
Des espaces libres, des espaces nus, où tout peut s'inscrire, où l'image est parfaitement lisible dans son intégrité, dans son intégralité, pour tous les spectateurs·trices, et proche de chacun.e d'eux.elles.
Des espaces dans lesquels ce qui doit être vu dispose d'une surface supérieure à la surface où se tiennent celles et ceux qui sont venu.e.s pour voir -pas forcément nombreux.se.s.
Qu'il n'y ait aucune séparation entre ces deux surfaces.
Des espaces perdus ce serait aussi des espaces flottants, indéterminés, d'aucune spécificité particulière.
Des espaces VAGUES. Lieux qui inspirent. Esprits et murs ensemble. Lieux dilatés.
Je crois aux intersections. Je ne crois pas au confusionnisme.
Je crois au principe d'exagération, à l'utopie, à la non-rentabilité.
Souhaiter que se multiplient des lieux de dérélictions, qu'on sache où travailler. Qu'on sache où aller voir. Penser à des lieux pour des aventuriers. Des nomades.
Être très vigilant sur l'acoustique. Sur le respect de l'absolu silence, du vide parfait.
Nombres d'or au sein de la sauvagerie.
Technologie de pointe en pleins lieux dévastés.
Plus d'un sanctuaire serait assaini si on y mettait le feu.
Lieux qui seraient faire penser à d'autres lieux.
Lieux ou coïncident les contradictions.
Lieux de fictions.
Lieux de folie, de mort.
Endroits sans mesures, de silence et de cris.
Des endroits où se taire sous la pluie artificielle.
Qu'on nous laisse la place des larmes."
Claude Régy

